Le Canigou, la montagne sacrée des Catalans

Tous les chemins mènent au Canigou. Cette montagne majestueuse est si présente dans le paysage catalan qu’elle incite le randonneur à la gravir. Depuis la plaine littorale, on ne voit qu’elle, été comme hiver. Elle barre l’horizon, marque l’entrée des Pyrénées : elle est omniprésente. La tentation est grande d’aller à sa rencontre.

Son sommet culmine à 2 785m. Plusieurs itinéraires y conduisent. Celui que nous avons choisi part du refuge des Cortalets. De là, deux possibilités s’offrent à vous : le sentier classique qui longe la crête du Canigou (à droite) ou le sentier du Barbet (à gauche). C’est cette seconde option, moins fréquentée et plus sauvage, que nous avons choisie. Elle permet d’accéder au sommet du Canigou par sa cheminée, donnant à la sortie un air de haute montagne. Car le sentier, à ce point précis, se raidit sévèrement, forçant parfois à s’aider des deux mains pour avancer un peu. Mais, quelle que soit l’option retenue, le dénivelé positif reste très acceptable, près de 600m.

Chaque année, les Catalans y organisent une de leurs grandes célébrations : la Trobada del Canigo. Elle se tient le dimanche qui précède les feux de la Saint-Jean. Les pèlerins emportent avec eux des fagots de sarments, afin de nourrir un grand feu qu’ils allumeront, au sommet de la montagne, au pied de la croix, lançant ainsi les festivités de cette fête religieuse.

Le Canigou est un monument de la tradition. Chaque Catalan doit l’avoir gravie au moins une fois dans sa vie. Cette règle devrait être généralisée. Car cette ascension donne à tous ceux qui l’ont faite l’envie de la recommencer, maintes et maintes fois. Peu de montagnes offrent en effet une aussi belle vue sur la mer, en France métropolitaine.